dimanche 10 octobre 2010

28 jours plus tard (ou presque)

Avant mon dernier article, principalement axé sur le pastafarisme, je vous avais quitté à quelques heures à peine d'un entretien d'embauche.

Après avoir passé ma matinée en délire sur des chansons de dessins animés, je me suis donc finalement rendue à Aix pour passer l'entretien.

Auré qui m'avait accompagné pour poser le CV (en réalité elle m'a plutôt carrément empêché de fuir sans rien poser du tout) était à nouveau à mes côtés.

Pour éviter de trop la regarder pendant l'entretien, je lui ai demandé si elle pouvait m'attendre à la sortie.

Pendant l'entretien en question, j'ai fait en sorte d'être souriante et de ne pas avoir une voix tremblante.

Par chance, le recruteur, que j'appellerai désormais Urbain (parce qu'il est très aimable et qu'il porte de toute façon un prénom de Pape), aime les animaux.

Sur mon CV trônaient expériences de bénévolat à la SPA et de gardes d'animaux ce qui a permis de détendre l'atmosphère.

Après avoir discuté de mes disponibilités, il m'a dit qu'il m'informerait de mon embauche ou non en fin de semaine.

Complètement déboussolée mais heureuse que ce soit terminé, j'ai vite rejoint Auré qui m'ayant vu par la fenêtre m'a assuré que j'avais été très souriante (cela m'a beaucoup soulagé car mes essais de sourires sur commande la veille avec Siria ne s'étaient pas montrés très concluant ^^).

Dans la soirée bien que ni déprimée, ni assurée d'avoir des sous, je suis retournée voir Tamara Drewe avec les filles histoire de me remettre de mes émotions (et j'ai finalement bel et bien été voir Inception pour la 4ème fois, mais là il y au moins l'excuse de repérer de nouveaux éléments pour confirmer ou infirmer ma théorie).

Le mercredi matin, j'ai reçu un nouvel appel inconnu que je n'ai même pas entendu étant particulièrement endormie.

C'est le rappel de la messagerie qui m'a réveillée une dizaine de minutes plus tard.

Urbain me demandait de le rappeler dans les plus bref délais afin de fixer un second entretien.

Le second entretien s'est déroulé le jeudi matin (ils sont fous ces gens à vous convoquer toujours le matin, tout ça pour essayer de démasquer les Florence Foresti en puissance), j'ai croisé Daniel (en référence à un auteur de son orga) un camarade libertaire dans la navette.

Nous avons pas mal discuté ce qui m'a évité de focaliser sur ce second entretien toute la durée du trajet.

En arrivant sur la fac, nous avons croisé Austero le mal nommé (son prénom véritable est aussi peu approprié) anarchiste bon vivant travaillant à la sécurité incendie et Miss Marie bossant dans l'administration investie dans la défense des sans-papiers.

Tant de rencontres sympathiques ne pouvaient bien évidemment pas se poursuivre!

Mr Edmond (en lien avec un grand écrivain dont il partage le nom de famille), vice-président de notre fac, grand saboteur de mouvements sociaux étudiants entre autres, s'est ramené la bouche en cœur dans le cercle de travailleurs et nous a serré la pince à Daniel et moi avec un grand sourire hypocrite en prenant de nos nouvelles...

Heureusement, n'étant pas superstitieuse, je suis allée à mon entretien sans voir dans cette malheureuse rencontre un mauvais présage et bien m'en a pris puisque Urbain souhaitait seulement m'annoncer que j'étais embauchée!!!

Le soir même nous avons fêté l'anniv d'Auré, j'ai dormi chez les filles et le lendemain (vendredi donc) je me suis rendue à la formation.

Arrivée à la cafette je croise Myosotis (surnom trouvé exceptionnellement par mes parents) , une militante dont les pratiques durant les mouvements sociaux ne me plaisent guère.

Nous nous saluons hypocritement et à ce stade j'espère encore qu'elle est une simple cliente mais que nenni!!!

Il s'avère que nous allons être collègues et bosser ensemble 4 jours sur 5!!!

Nous nous entassons dans le tout petit bureau d'Urbain et la formation commence.

Nous visionnons un petit programme informatique délirant, nous montrant un étudiant débarquant à la cafette en fringues déchirées (même moi qui adore porter des jeans troués je ne me pointe pas au boulot comme ça) et avec une hygiène vraisemblablement douteuse, vu qu'il nous est précisé dans la diapo suivante de prendre une douche tous les jours!

Comme je m'en doutais la tenue de travail sera top glamour avec gants, charlotte sur la tête, tablier en plastique et t-shirt trop grand aux emblèmes de l'établissement (pour ce dernier point j'ai un sursis les t-shirts n'étant pas encore arrivés).

J'étais dégoutée en découvrant que je devrais faire le sacrifice de mes ongles longs et vernis de noir (du moins en partie parce qu'en réalité mon vernis était toujours en état de décomposition plus ou moins avancé... mais on s'en fout ça faisait grunge!), en revanche j'ai eu la joie d'apprendre que nous pouvions mettre notre propre pantalon plutôt qu'un truc informe et dix fois trop large.

La formation se continue par la visite des locaux, diverses chambres froides, des plans de travail et... la réserve épicerie!!!

Cet endroit c'est le paradis, des étagères remplies de Mars, de Twix, de Bounty, d'Haribo et j'en passe...

Mais comme le monde du travail n'est décidément pas fait pour être une partie de plaisir, même un lieu aussi merveilleux à tôt fait de se transformer en petit enfer vu que tu ne peux pas manger ces délicieuses cochonneries scrupuleusement comptées pour éviter tout vol (cette pièce illustre à merveille le supplice de Tantale).

La visite finie, il est temps de quitter mon futur lieu de travail où je suis censée commencer 8 jours plus tard, à moins d'un afflux imprévu d'étudiants affamés.

Le lundi je reçois un coup de fil d'Urbain me demandant de venir bosser dès le lendemain, une horde d'étudiants avides de sandwichs ayant apparemment investis la cafette.

Je commence à fouiller mes placards afin de trouver une tenue adéquate, je trouve un t-shirt beige fadasse à manches longues que je me réservais pour le ski (même si je suis nullissime en ski et que ça fait au moins 4 ans que je n'ai pas mis un pied à la montagne) qui fera l'affaire pour le haut mais rien pour le bas.

Ma mère me parle alors de son pantalon la city qu'elle compte donner.

Horrifiée à l'idée qu'il ait failli quitter la maison sans que je le sache, je lui assure que je vais prendre ce pantalon ravissant mais que ce serait un véritable gâchis de le porter en cuisine!

Assez dubitative, elle m'emmène le pantalon en question et il s'avère que ce n'est absolument pas celui auquel je pensais!

Effectivement, celui ci noir et beaucoup plus décontracté fait parfaitement l'affaire.

A la veille de ce premier jour de boulot, je dors à Aix chez les filles ce qui me permet de me lever à 6h au lieu de 5h pour être à l'heure.

Une fois sur place, je fais connaissance avec mes collègues Floflo, Alal et Sysy (merci à Floflo pour ces superbes surnoms dont il nous affuble en cuisine ^^) tous très sympas et fort habiles dans le maniement du couteau (mieux vaut pas les emmerder).

Je découvre aussi mon ennemi le sandwich végétarien (véget pour les intimes)!

Bon déjà à la base je n'aime pas les légumes (ou alors je les aime trop, au point de les considérer comme des amis et on ne mange pas ses amis), je suis toujours sidérée en voyant des personnes se régaler de ce genre d'aliments (c'est de bonne guerre, eux ils sont effarés en me voyant engloutir des tonnes de trucs gras malgré mon petit gabarit) et jusqu'ici je n'avais jamais envisagé de préparer un truc pareil mais bon...

A la rigueur, on pourrait se dire qu'en imaginant que ces sandwichs sont destinés aux frères Phoenix (oui River est mort mais j'ai une imagination débordante) la préparation passera mieux mais les légumes n'y mettent vraiment pas du leur!!!

Les feuilles de salades s'imprègnent de pesto, la tranche de mozza se déplace, les tomates glissent dessus et quand vient le moment de mettre les tranches de concombre le sandwich est tellement plein à craquer qu'elles se font la malle!!!

A la fin de la préparation t'as envie de tuer tous les végétariens, avant de te rappeler qu'à la base tu les admire et que tu culpabilises à chaque Noël quand tu es incapable de résister à l'appel du fois gras...

A 9h je quitte le travail soulagée par cette première expérience loin d'être catastrophique.

Le lendemain, je me lève à 5h20 pour prendre le bus de 6h10 censé m'amener en temps et en heure sur Aix.

J'arrive à la gare routière, pas de bus à l'horizon...

Je vérifie sur le panneau indiquant les horaires, la navette de 6h10 est bel et bien censée être là.

Je me renseigne auprès d'un employé de Cartreize qui m'explique qu'avec les nouveaux horaires (qui bien entendu n'ont pas encore été affiché) il n'y a plus de navette à 6h10, il faut choisir entre 5h50 et 6h30!

Je suis donc forcée d'attendre la navette de 6h30, si je n'étais pas KO je serais angoissée à l'idée d'arriver à la bourre...

Finalement j'arrive à 7h juste, soit le temps de me changer 7h05, un peu trop juste donc et je réalise que je devrais prendre le bus de 5h50 tous les jours à ma plus grande joie!

Aujourd'hui Myosotis travaille avec nous, une des premières paroles qu'elle m'adresse porte sur mon léger retard...

Dans la foulée j'apprends qu'elle a déménagé à Marseille et prends la fameuse navette de 5h50 qui arrive à Aix vers 6h20.

La perspective de la voir 4 jours sur 5 avant l'aube et d'attendre 40 min à errer dans le froid matinal Aixois en sa compagnie, manque me faire tourner de l'œil au milieu des sandwichs viennois!

Alal et floflo sont toujours très sympa, il y a aussi un mec qui parle à peine (qui aurait cru qu'une personne encore moins sociable que moi travaillerait dans ces cuisines?!) ce qui n'est pas très dérangeant, hélas Myosotis très en forme fait de  cette seconde matinée un calvaire.

Un coup ma pyramide de sandwichs n'est pas assez haute, la fois suivante elle l'est trop...

Je ne mets pas assez de salade, alors même que les sandwichs sont à deux doigts d'exploser au point que je me demande bien comment le gars de l'emballage va bien pouvoir les faire rentrer dans les pochettes!

Mademoiselle prends su retard sur le jambon mets ne veut pas de mon aide sauf quand c'est Floflo qui suggère qu'elle aurait besoin de mon aide...

Bref un vrai bonheur!!!

Ayant vu dans un de mes cours que parfois le lien social se renforce par le conflit, je me vois déjà lui écrasant un sandwich sur le coin du museau (voir plus si affinité) et arguant de la nécessité sociologique de la chose pour éviter le licenciement.

Le jeudi matin, je m'éveille à 5h (sensation étrange pour moi qui ai plutôt l'habitude de m'endormir dans ces eaux là) peines de bonnes résolutions pour attraper la navette de 5h50.

Malheureusement les Jeunes Populaires (on croit rêver ^^) ont collé ma rue avec des affiches "Stop la grève!", s'en est trop pour moi et je décide de leur montrer que "la France qui se lève tôt" soit disant si cher à leur gourou n'est pas d'accord avec eux!!!

Évidemment mon arrachage en règle me fait rater la navette, heureusement, comme ce jeudi 23 septembre est un jour de grève, nous avons peu de sandwichs à faire et Myosotis a été dispensée de venir. 

Vendredi j'arrive enfin à monter dans le fameux bus de 5h50!!!

Myosotis est déjà dedans, nous discutons un peu avant de sommeiller.

A l'arrivée nous prenons un café à la petite guerite de la gare routière d'Aix, la manif de la veille nous sert de sujet de conversation et tout se passe bien au boulot.

Après un week-end où je renoue non sans plaisir avec les grasses mat, le lundi arrive.

En discutant avec Myosotis de la difficulté à se lever à 5h50 pour se cailler durant 40min, j'ai soudain l'idée de regarder les horaires de la navette passant par la nationale 8.

Bingo!!! Il y en a une à 6h arrivant sur Aix à 6h45!!!

En réalité ce n'est qu'un put*** d'ascenseur émotionnel, étant donné que mal réveillée j'ai confondu les horaires Aix-Marseille avec ceux de Marseille-Aix...

Sinon tout se passe bien, il semble que Myosotis et moi-même parviendrons à passer l'année sans nous entretuer et même à bien rigoler.

Le lendemain, je profite que je suis seule, Myosotis ne travaillant pas le mardi pour trainer aux alentours de la gare routière et trouver une brasserie ouverte où se mettre au chaud.

Je trouve le Saint Grall en face de la gare TER et ce n'est même pas peuplé de pochetrons!

Au boulot en revanche tout le monde est sur les nerfs au vu de la quantité inhabituelle de bouffe à préparer, même Floflo habituellement si prompt à plaisanter a perdu le sens de l'humour!

Tnemelc, l'ex d'Aube, bosse aussi à la cafette mais d'habitude pas avec nous, cette fois il est appelé à la rescousse pour nous aider.

A ma grande joie, je pars bosser avec lui dans la pièce d'à côté ce qui m'éloigne de la tension ambiante régnant dans la salle réfrigérée (qui n'a jamais été aussi bien nommée que ce matin là).

Nous parlons de trucs sympas comme le Zombie day, True blood, les Grimlins ce qui permet au reste de la matinée de s'écouler tranquillement.

Ce jour là c'est aussi mon premier jour au service de 13h à 14h, je suis dégoutée de quitter l'AG étudiante qui vient à peine de commencer...

MC que je connais de vue du Sunset pour être une copine d'Aube, Noname et Galathilion m'explique vite fait ce qu'il y a à faire.

Manque de bol, les machines à café extérieures sont en panne!!!

Du coup, une horde d'étudiants se presse demandant des cafés, des cafés et encore des cafés!

Moi qui n'ait jamais su me servir de la machine à café familial (et pour cause je déteste le café et jusqu'ici je ne me suis jamais levée en première sauf si j'y suis obligée et dans ce cas je squizze allégrement la partie petit-déj), me voilà tentant de servir des cafés longs, courts, au lait, etc à la vitesse grand V!!!

Autant dire que mon amour pour le café ne s'est pas trouvé renforcé par cette première expérience...


Siria passe vite fait pour me voir avec ma charlotte sur la tête, j'échappe de peu à la photo top glamour!

Le mercredi n'est pas mémorable, si ce n'est qu'exceptionnellement nous sommes à l'avance et qu'en sortant du boulot, je m'endors sur la pelouse jouxtant le parvis comme une masse et manque ma première heure de cours!


Le jeudi MC vient bosser avec nous suite à une réadaptation des horaires du gars silencieux.

Cette fois c'est à mon tour de lui expliquer grosso-modo en quoi consiste la préparation des sandwichs.

Je réalise d'ailleurs qu'à présent j'éventre les petits pains d'un coup de lame telle une véritable éventreuse!

MC étant en psycho et moi-même ayant été jusqu'au niveau M1 dans cette filière (ça me fait penser qu'il faudra que je remette à jour la présentation du blog ^^), Floflo se fait un plaisir de multiplier les blagues sur cette branche des sciences humaines.


Je bosse à nouveau de 13h à 14h et cette fois je choppe une casquette trainant continuellement dans le casier, tout comme MC m'a dit l'avoir fait pour son t-shirt.

Les machines à cafés sont réparées, ce serait donc plutôt cool si une de mes collègues n'avait pas l'idée de me demander de préparer de nouveaux sandwichs (ce qui veut dire autant d'activités sympathiques tels que couper les pains, sortir tous les ingrédients et se taper le nettoyage de la salle réfrigérée toute seule).

Sébastien, un autre employé permanent, lui dit que c'est de la folie, ce qui ne dérange pas Abby toujours plus ou moins fantasque mais d'habitude dans le bon sens du terme!

Vendredi matin, Myosotys et moi même sommes sur le chemin de la cafette quand nous tombons sur des collages UNI tout frais.

Nous nous faisons une joie de décoller le tout quitte à arriver au boulot un peu juste et les mains pleines de colle.

Une nouvelle vient au salade remplacer une collègue qui est tombée dans ses escaliers.

A priori elle parait sympa mais Alal, qui est en cours avec moi, m'expliquera plus tard qu'après mon départ cette fille leur a fait un scandale (n'hésitant pas à hurler quitte à foutre tout le monde dans la merde) car Floflo avait osé plaisanté en disant qu'il fallait retarder la chaine de production pour ne pas faire le ménage.

Le plus fou c'est qu'on n'arrête pas de délirer sur à peu près tout, des sujets les plus futiles aux plus graves et c'est ce malheureux truc sur la productivité qui l'a faite réagir!

Voilà pour le résumé de ces deux premières semaines de boulot, depuis une troisième est passée et une quatrième va même commencer demain!

Une sorte de routine s'est instaurée, je discute tous les matins dans le métro avec un monsieur qui bosse au carrefour d'Aix depuis qu'il m'a sorti des pattes d'un type visiblement dérangé (à croire que je les attire vu que ça m'est arrivé deux fois dans la même semaine), le tenancier de la brasserie sait que je vais commander un chocolat chaud avant même que j'ai ouvert la bouche, je m'endors vers 1h du mat au plus tard et les cernes sous les yeux sont devenues un maquillage permanent (mais ça y est j'ai acheté l'arme fatale, le roll-on à la cafeine à la fois traitant et masquant, les marques violacées n'ont qu'à bien se tenir!).

Sinon la parano des salades est partie en début de semaine, j'ai eu droit à mon premier client malpoli mardi dernier (le gars arrive dit "Café!" sans un sourire et repart sans dire au revoir ni merde ni mange!), j'ai aussi manqué m'étaler devant la machine à café (heureusement ce n'était pas pour préparer le café du grossier personnage) et nous avons enfin reçu nos t-shirts (comme prévu les miens me sont 1000 fois trop grands et Roger avait sans doute décider d'y remédier en commençant à ronger l'un d'entre eux).


Fin de ce très long billet 
(si long que j'ai la flemme de le relire
alors je félicite ceux qui sont arrivés jusque là ^^)