vendredi 20 novembre 2009

L'attaque des clowns

Ces trois derniers jours, trop occupée à dévorer les épisodes de Sons of Anarchy pas encore diffusés en France (et pas prêts de l'être au rythme où va M6), je n'ai pas mis le nez dehors suffisamment longtemps pour me retrouver dans une situation cocasse à raconter.

Qu'à cela ne tienne, il m'en est arrivé moult par le passé!

Ce soir (enfin hier vu l'heure), j'ai regardé Arte (faites une croix à la cheminée comme dirait mamie, bon si vous n'en avez pas il faudrat se rabattre sur le calendrier).

Je ne me suis pas prise d'une passion subite pour les soirées théma (encore que c'est la seconde fois depuis le début de la semaine que je suis intéressé par le "prime time" de la chaine), il se trouve qu'ils diffusaient Donnie Darko.

Donnie Darko (à ne pas confondre avec Donnie Brasco, le film de mafieux avec Johnny Depp) est un film fantastique (enfin c'est ce que je croyais, en réalité c'est bien plus complexe que ça) que je voulais voir depuis des années et cerise sur le gâteau Jake Gyllenhaal y tient le rôle principal (je vous vois venir mauvaises langues ;-) non ce n'est pas pour lui que je voulais le voir puisque j'ignorais qu'il faisait parti du casting avant de lire le programme télé lundi dernier).

Bref, j'ai beaucoup aimé ce film très particulier (il y a une conversation sur la sexualité des schtroumpfs qui vous plairait beaucoup les filles) et d'ailleurs il m'a permis de découvrir le titre d'une chanson magnifique, entendue dans un épisode des Experts Las Vegas, que je cherchais en vain depuis au moins un an!

Voilà une petite vidéo avec la musique en question (nommée Mad World) et des extraits du film:



Mon moment de fan attitude pour le film est passé (et encore vous vous en sortez bien, j'ai réussi à ne pas m'emballer sur Sons of Anarchy parce qu'une fois lancée sur le sujet je deviens intarrissable, ma mére en a fait les frais en posant quelques questions innocentes sur le sujet), venons en au thème annoncé par le titre du post!

A un moment du film, il y a un clown, un horrible clown (chacun ses phobies, d'ailleurs Anya de Buffy aurait fait une syncope devant ce film vu la tronche du lapin qui apparait au héros).

Le passage est fort heureusement fugace mais il m'a rappelé mes dernières mésaventures avec ces êtres terrifiants censés amuser les enfants.

A 6/7 ans je regardais toutes sortes de programmes réputés traumatisants pour les gamins (exemples en vrac: X-Files, Jurassic Park, Les tommyknockers, etc) sans que ça m'angoisse le moins du monde.

Le seul truc qui m'ait jamais terrorisé c'est le téléfilm Il est revenu, adapté de Ca de Stephen King, le pire étant que je ne l'ai même pas vu, la bande d'annonce a suffit à me mettre dans mes petits souliers et depuis je hais les clowns parce qu'ils me font peur.

Cet été a eu lieu comme chaque année à Libourne le fest'arts (festival des arts de la rue).

Depuis mon enfance où j'avais piqué une crise de larmes après avoir croisé des sortes de clowns (il faut dire qu'ils se trainaient à quatres pattes comme des chiens et que l'un d'entre eux avait fait mine de me sauter dessus en tirant la langue), toute la famille a eu à coeur de soigneusement  repérer les lieux afin d'éviter que je ne tombe malencontreusement sur un spectacle de clowns (en même temps ils angoissent aussi ma mère et ma cousine E, ma grand-mére et ma tante Dédé les trouvent tristes quant à Papi et mon cousin B ils s'en foutent donc je ne privais pas grand monde).

Depuis 3 ou 4 ans, avec ma mère, nous mettons un point d'honneur à aller voir les scènes découvertes, une fois que nous avons assisté aux quatre spectacles, nous votons chacune pour la compagnie qui a notre préférence et celle élue gagne un bon chèque et le droit de revenir dans le "in" l'année suivante.

Cette année, dans le cadre des scènes découvertes, deux spectacles sur quatre se sont révélés être des spectacles de clowns.

Au début, je comptais zapper les clowns et puis je me suis dit qu'il serait injuste de voter sans avoir vu les deux compagnies clownesques et qu'à 22 ans il était peut-être temps que j'essais de dépasser cette angoisse infondée.

Pour ne pas y aller trop fort, j'ai pensé qu'il valait mieux commencer par le spectacle de la compagnie Les Magnificos d'une durée de 10 minutes et intitulé "Les magnificos (ça c'est original)" (ndlr: la parenthèse dans le nom du spectacle n'est pas de mon fait, ces clowns aiment aussi faire de l'humour entre parenthèses et c'est bien notre seul point commun).

Je me suis donc installée par terre, en compagnie de ma mére et mon cousin en guise de soutien psychologique.

Après un peu d'attente, une musique lugubre s'éléve et deux clowns débarquent, l'un tenant la tête d'une poupée ensanglantée dans sa main.

Ca commence bien!

Puis les dialogues débutent et là les propos mysogynes fusent:
Clown genre le joker qui a l'air beau sous le maquillage mais hyper flippant "J'ai rencontré une femme intelligente."
Clown plus basique mais inquiètant quand même "Une femme intelligente?"
Tous les deux "Ah ah ah ah" (et puis des ah ah franchement démoniaques)

Ils se mettent à faire quelques acrobaties, ça me donne le temps de respirer un peu pour lutter contre mon envie grandissante de me barrer en courant, ce répit est malheureusement trop bref.

Le joker est descendu des épaules de son partenaire et il s'approche dangereusement du public en regardant les gens tour à tour, au moment où son regard croise le mien je suis au bord de la syncope.

Ca n'a du durer que quelques secondes et pourtant j'ai presque eu le temps de voir ma vie défiler devant mes yeux.

Je suis frigorifiée alors qu'on se trouve au pic du soleil et qu'il doit facilement faire 30° et seul le souvenir des yeux bleus perçants du clown m'empêche de me lever de peur qu'il ne me fixe à nouveau d'un regard mauvais, voir même qu'il me prenne à parti pour le spectacle.

Après quelques autres pirouettes, de nouveaux propos débordants d'affection envers la gente féminine et le dénigrement particulièrement humiliant du basique par le joker, le calvaire se termine enfin.

Ma mère me fait remarquer qu'à présent au moins deux gosses de plus sont traumatisés par les clowns car il y en a un qui s'est enfui et l'autre qui a pleuré comme une madeleine durant tout le spectacle.

Vous connaissez mon seuil de tolérance aux braillements des enfants (pour ceux qui ne le connaissent pas il est très bas, cela dit en y réflechissant il est bas avec les adultes aussi en fin de compte) et bien croyez moi si vous voulez mais j'étais tellement prostrée à la vue de cette représentation que je ne m'en étais même pas aperçue!

mardi 17 novembre 2009

La pizza du futur

La semaine dernière, dans la masse de publicités qui envahie tous les jours notre boite aux lettres, j'ai repéré un prospectus annonçant l'ouverture d'un nouveau genre de fast food.

Ils vendent des salades, des soupes, des pâtes mais leur produit phare se nomme "konopizza".

Qu'est ce qu'une "konopizza"? Tout simplement une pizza en forme de cône.

Je me demande bien quel responsable marketing a été payé pour commercialiser ce produit en France sous un nom pareil...

Le ridicule ne les effraie vraisemblablement pas, puisqu'ils poussent le vice jusqu'à inscrire sur le papier d'emballage "It's kono time".

Oui j'ai vu le papier d'emballage car avec ma passion des pizzas vous vous doutiez bien qu'il fallait que je me fasse un petit "kono" pour tester (le nom de cette pizza ouvre des perspectives infinies dans la production de jeux de mots d'une finesse exquise).


"Konopizza" version officielle

"Konopizza" en vrai
(sauf qu'à Marseille
les socles sont en carton tout moche)


Venons en au fait: la dégustation de la "Konopizza".

J'ai décidé de prendre mes "konopizzas" (le type du marketing a au moins eu une bonne idée, pour attirer les goinfrettes dans mon genre, en glissant dans la pub un bon offrant une "konopizza" supplémentaire) à emporter pour les manger tranquillement à la maison.

J'ai eu l'occasion de me féliciter de ce choix car à la première bouchée un jet de jus m'a sauté au visage avant de retomber sur mon pantalon.

Jusqu'à ce que j'ai fini le cornet, le jus de tomate n'a d'ailleurs quasiment pas cessé de couler sur mes doigts, un peu comme les glaces en été sauf que c'était tiède (je n'ose imaginer le drame si je m'étais attablée le "kono" à peine sorti du four).
Par ailleurs, les ingrédients, formant des sortes de paquets, tentaient de se faire la malle.

Hormis ces inconvénients dus à la forme du produit, la pâte est plutôt sèche, la garniture n'a pas un goût extraordinaire et pour achever le tout, là où certains cônes de glace vous réservent un fond chocolaté, on trouve un fond de sauce piquante concentrée très mal venue.

D'un point de vue quantitatif, deux "konopizzas" ne sont pas de trop pour être calé (une troisième serait même largement la bienvenue), vu le prix à l'unité (3,80e pour le moins cher) autant acheter une bonne vraie pizza!

Conclusion, comme le promettait le prospectus, c'est bel et bien "une pizza comme vous n'en avez jamais vue", en revanche j'espère qu'ils se leurrent en l'annonçant comme "la pizza du futur" parce que si c'est le cas mieux vaut tous crever en 2012 ;-)

lundi 16 novembre 2009

Dans la lune...

Cela fait bien longtemps que je me suis aperçue que j'ai tendance à être tête en l'air mais depuis que je tiens ce blog, j'ai l'impression que je n'avais pas pris la pleine mesure de ce phénomène.

Ces derniers temps, il m'arrive tellement de trucs par inattention que j'en arriverais presque à me demander si ce ne sont pas des actes manqués pour avoir quelque chose à raconter sur ce blog.

Rien que cette semaine j'ai deux exemples en tête.

Mercredi soir, je me suis rendue pour la première fois chez une copine qui s'est installée récemment à Marseille avec son copain.

J'ai localisé l'endroit avec google map, sauté dans le métro et déboulé dans le quartier en question.

C'est assez marrant d'ailleurs parce qu'il s'est avéré qu'elle habite juste à côté du lycée où j'avais passé mon bac de français, il y a déjà plus de cinq ans...

Enfin bref, j'ai trouvé l'immeuble sans problème et sonné sur le bouton approprié.

L'étage de l'appartement n'était pas indiqué, en revanche il était marqué "immeuble du fond" à cheval sous la sonnette de mes amis et d'un de leur voisins.

Comme il n'y avait pas d'interphone, je ne pouvais pas demander d'avantages de précision et lorsque la porte a grésillée je suis donc entrée dans le bâtiment.

Après avoir appuyé sur l'interrupteur, j'ai vu en face de moi, d'un côté une cage d'escalier éclairée, de l'autre une sorte de couloir plongé dans l'obscurité.

La logique me dictait d'aller chercher "l'immeuble du fond" à l'extrémité de ce couloir mais je n'y voyais rien et je ne tenais pas à atterrir dans un local poubelle (depuis que j'ai Baya je suis traumatisée par les locaux à ordures), j'en suis même venue à me demander si je n'avais pas rêvé cette histoire "d'immeuble du fond".

Me souvenant que la sonnette de mes potes se situait au dessus de toutes les autres, j'ai décidé de m'engager dans l'escalier et de grimper jusqu'au dernier étage.

Arrivée devant la porte, je n'entendais aucun bruit.

Je me doutais déjà de mon erreur mais j'ai décidé de sonner quand même histoire d'être renseignée.

A peine le ding-dong avait-il retenti qu'un judas du temps de nos grand-mère s'est ouvert dans la porte, j'ai aperçu alors un oeil clair et méfiant me jaugeant.

Sans doute mon petit gabarit a t-il rassuré mon interlocuteur puisque la porte s'est ouverte.

Une femme d'environ 35 ans avec en arrière plan sa fille d'une dizaine d'années et son mari me regardaient avec autant de curiosité que si un extraterrestre venait de débarquer à leur porte.

Moi même je suis restée stupéfaite de constater qu'ils se trouvaient déjà tous les trois en robes de chambre et pyjamas alors qu'il était à peine 21h30.

Passées ces quelques secondes d'examen réciproque, je leur ai expliqué mon erreur, ils m'ont indiqué comment gagner l'autre immeuble (c'était bien évidement par le couloir du début) et je suis repartie en les remerciant et en m'excusant une dernière fois.

J'imagine que je leur ai fait l'animation de la soirée si ce n'est celle de la semaine voir du mois (j'exagère sans doute...mais quand même les pyjamas!).

De retour au rez-de-chaussée, j'ai pris le fameux couloir, atterri dans une cour et là il m'a suffit de voir les fenêtres éclairées à l'étage d'où on entendait des rires pour savoir où me rendre.

La soirée s'est très bien passée, j'ai eu l'occasion de faire la connaissance de mon filleul, un petit chaton roux et blanc de un mois et demi trop mignon!!!

La voisine du dessous est venue faire un scandale vers minuit, elle était très drôle malgré elle.
En voilà une qu'il faudrait présenter à ce cher Mr jogging, le grand ami de mes soeurs, qui a lui aussi le sens de la fête.

Pour une fois, la soirée se déroulant sur Marseille, je n'ai pas eu à attendre le matin pour partir.

Je suis donc rentrée toute seule à la maison, sur le chemin, j'ai croisé plusieurs prostituées dont l'une avait affaire à un client potentiel.

Le type au volant de sa bagnole devait être à moitié sourd puisque la fille a été obligé de lui répéter ses tarifs deux fois, la seconde fois quasiment en beuglant.

Sa proposition m'a frappé " 50 euros pour l'amour, 40 pour une fellation".

Alors ce vicelard arpente les rues de la ville pour baiser une malheureuse qui n'a trouvé que ça pour gagner sa croûte et encore elle doit lui sortir un vocabulaire fleuri histoire qu'il ne se sente pas trop minable.

Monsieur ne vient pas tirer son coup, il vient faire l'amour, sortez les violons!

De même on ne lui taille pas une pipe, il est ici pour qu'on lui prodigue une fellation, ça sonne presque comme une prescription médicale!

Après cette épisode, ma tolérance à l'égard de la gente masculine avait atteint un seuil proche de zéro.

Évidement, cinq minutes après, deux crétins en voiture ont choisi de m'aborder sous prétexte de demander une cigarette.

J'ai répondu l'air mauvais que je ne fumais pas et le conducteur a du se sentir légèrement agressé puisqu'il a cru bon de me préciser "C'est bon je faisais que demander.".

Cette conversation dénuée d'intérêt achevée, je me suis dirigée avec entrain vers la porte du Mc Do ouvert 24h sur 24h pour assouvir ma fringale post-vodka.

Échec cuisant, j'ai trouvé porte close, seul le Mc Drive étant ouvert à cette heure tardive.

L'espace de quelques secondes, j'ai envisagé de suivre le parcours voiture à pied pour pouvoir passer ma commande et puis finalement je n'étais pas prête à être prise pour une folle juste pour un hamburger.

Les deux débiles en bagnole traînaient toujours autour du Mc Do et ça n'a pas loupé, le chauffeur a à nouveau cherché à me brancher!

Heureusement pour lui, je ne maîtrise pas les arts martiaux comme Lisbeth Salander, sinon il aurait payé pour tous les maquereaux qui exploitent de pauvres filles, les clients qui entretiennent ce trafic humain, les types qui battent leurs femmes, les crevards dans son genre qui nous prennent pour des bouts de viande et j'en passe!

En un mot, il aurait trinqué pour tous ceux qui prennent les femmes pour de la merde (c'était ma minute "chienne de garde").

N'étant pas de taille à le rétamer, j'ai pris deux secondes pour respirer, me raisonner et me dire que non ce pauvre type n'était pas l'incarnation du mal (ni du mâle) et que par conséquent le traiter de tous les noms et le frapper avec mes petits poings n'était pas une bonne idée.

Comme il proposait de me ramener, je lui ai répondu froidement en le regardant bien dans les yeux "Non merci. Je me raccompagne moi-même".

Enfin il a battu en retraite, en me regardant un peu bizarrement dans le genre "d'où elle sort celle là?".

J'ai presque eu envie de lui dire "Je sors de Montperrin", ça aurait pu être marrant mais bon j'en étais enfin débarrassée, je n'allais pas courir le risque de réengager la conversation.

Le reste du trajet s'est déroulé sans encombres et en rentrant je me suis jetée sur les restes de spaghettis bolo du midi, la bouffe y a que ça de vrai!

Hier, en fin d'aprem, je me suis préparée pour faire faire un petit tour à ma chienne autour de l'immeuble, comme toujours pour ce genre d'excursion, j'étais d'une élégance rare (cheveux gras, chemise de nuit superposée à un vieux pantalon pourri, vieilles tongs aux pieds...).

Donc avant de sortir de la maison, j'ai pensé à vérifier que Baya portait son harnais, prendre la laisse, récupérer les futurs poches à crottes et avanti!

Au moment où j'ai entendu le déclic de la fermeture de la porte, j'ai réalisé que je venais de me bloquer à l'extérieur puisque j'avais oublié mes clefs et que personne ne serait de retour à la maison avant au moins une heure!

Le plus cocasse c'est que ça m'était déjà arrivé, l'année où on avait emménagé dans ce nouvel appartement.

Après ce premier incident, j'avais collé sur la porte d'entrée une jolie petite affichette représentant le trousseau de clefs avec marqué "Penser à prendre les clefs".

Eh bien l'affiche est toujours là mais elle fait tellement partie du décors que ça ne m'a pas empêché d'oublier à nouveau les clefs en question.

On aurait pourtant pu espérer qu'avec le temps je me sois aussi habituée à ce genre de porte qui se ferme automatiquement.

D'ailleurs je ne comprends toujours pas l'intérêt de ce système, je suis une grande étourdie mais je n'ai jamais oublié de fermer ma porte à clef et personne ne m'a jamais raconté être parti de chez lui en laissant tout ouvert, en revanche combien de gens se sont retrouvés enfermés dehors avec ce genre de portes machiavéliques?

Après avoir fait un tour, sans même pouvoir sortir de l'enceinte sinon je me serais trouvée coincée dans la rue (eh oui il faut un pass accroché au porte clef pour rentrer, joies du tout sécuritaire, c'est d'ailleurs la même chose pour le bas de l'immeuble mais là j'avais coincé la porte pour qu'elle reste ouverte), je suis donc retournée patienter sur le pallier.

La lumière s'éteignant toutes les 3 minutes environ, j'ai rapidement renoncé à celle ci et par miracle Baya n'a pas gueulé à chaque fois qu'un voisin prenait l'ascenseur.

Sans ma montre j'aurais eu du mal à croire qu'une heure et demi s'étaient déjà écoulées lorsque l'ascenseur s'est ouvert, laissant le passage à mes parents éberlués de nous trouver Baya et moi vautrées devant la porte.

Finalement, l'avantage d'être toujours dans la lune c'est qu'on s'évade très facilement des situations sans intérêt...

dimanche 15 novembre 2009

Pandemrix

Je viens de lire sur lemonde.fr qu'on a constaté 91 cas d'effets secondaires indésirables, dont 4 cas graves, chez des personnes ayant subi (c'est bien le terme) le vaccin contre la grippe A portant le doux nom de Pandemrix (peut être en espérant réveiller chez certains un courant de sympathie en souvenir de la potion magique de Panoramix).

Dans les réactions des lecteurs, un certain E.T s'insurge qu'on puisse jeter l'opprobre sur ce vaccin, dont la population se méfie à tort, alors qu'il va nous sauver de la pandémie du siècle.

Il est vrai que les gens tombent déjà comme des mouches, la grippe espagnole fait pâle figure à côté de celle qui nous frappe aujourd'hui!

Le cru 2009 du virus H1N1 a jusqu'à présent fait 33 morts en France, plus qu' à en faire 1467 de plus et il sera digne d'entrer en concurrence avec la grippe commune qui cause entre 1500 et 2000 décès chaque année dans nos contrées.

Mais au fond ce n'est pas très grave, la plupart sont des vieux ou des marginaux qui n'ont pas accès aux soins alors ils peuvent bien crever ça ne risque pas de paralyser l'économie.

En revanche si quelques millions de français se retrouvaient cloués au lit quelques jours...

Enfer et damnation ça aurait des allures de grève générale depuis les matelas!

Ceci dit, si le fameux E.T n'est pas hypocondriaque ou un simple crétin qui a gobé le bourrage de crâne visant à faire passer cette grippe A pour un problème de premier ordre, peut-être est-il actionnaire d'un labo pharmaceutique ou d'un fournisseur d'équipement de protection individuelle (nom pompeux pour désigner les vendeurs de masques et de solutions antiseptiques)...

Le gouvernement français à lui seul a acheté 94 millions de vaccins et 92 millions de masques!

Pour les solutions hydro-alcooliques c'est le français moyen qui se fournit directement.
Et c'est très facile, à présent on trouve des solutions antiseptiques partout, à peine si on ne vous en vend pas une avec la baguette de pain.
Les petits flacons de 20ml pullulent, a priori pas chers (genre 1,90e surtout pas 2e, ça serait trop violent pour la psychologie du consommateur) mais quand on sait que ce genre de produit se vend habituellement entre 25 et 30 euros le litre...



Pour en revenir aux emplettes du gouvernement français, la lecture des contrats passés avec les labos (enfin rendus publics après la saisie par l'hebdomadaire Le point de la commission d'accès aux documents administratifs) est très intéressante.

Déjà les montants totaux et par dose de vaccins ont été effacés, heureusement Roselyne avait laissé échapper le prix par dose lors d'une audition devant les sénateurs, on sait donc malgré tout que le montant payé par l'état s'élève au moins aux alentours de 712 millions d'euros.

Et dire que ce cher E.T fulminait de l'inconscience de ces irresponsables creusant le trou de la sécu en se faisant soigner pour une grippe A, alors que ça ne ne leur serait pas arrivé s'ils s'étaient fait piquer bien gentiment...

C'est vrai que quand on voit l'enthousiasme de la communauté médicale à l'idée de se faire vacciner et de vacciner des patients, on se sent tout de suite rassuré.

Mais pourquoi s'inquiéter de vaccins élaborés sans aucune précipitation et dont les effets secondaires à moyen et à long terme ont été étudiés à loisir?

Les laboratoires sont d'ailleurs très sur d'eux-même et de la qualité de leur travail, la preuve en est dans les fameux contrats:
  • GSK a exigé une "liste rouge" d'informations soumises à la confidentialité
  • Baxter a astreint l'état français à payer 80% du montant de la commande avant même que le vaccin ait obtenu une autorisation de mise sur le marché ou soit utilisé effectivement (j'aime beaucoup le "ou" pour ne pas perdre les 20% restant au cas où l'état utiliserait le vaccin sans autorisation)
  • Sanofi-Pasteur et Novartis ont inclu une clause délicieuse destinée à les protéger juridiquement: « A titre dérogatoire et considérant les circonstances exceptionnelles qui caractérisent le présent marché, l'Etat s'engage à garantir le titulaire [du contrat] contre les conséquences de toute réclamation ou action judiciaire qui pourraient être élevées à l'encontre de ce dernier dans le cadre des opérations de vaccination, sauf en cas de faute du titulaire ou sauf en cas de livraison d'un produit non conforme aux spécifications décrites dans l'autorisation de mise sur le marche. »
Non, décidément, je suis plus que jamais convaincue de la gravité de cette épidémie et de l'efficacité de ces vaccins.

D'ailleurs ça ne me rappelle absolument pas le pataquès autour de la grippe aviaire il y a 4 ans.

Pour la petite histoire, à ce moment là, il avait été décrété que l'ensemble du personnel militaire américain devait être protégé et le congrès s'était empressé de répondre positivement à la demande de Bush et de fournir une manne d'argent pour constituer des stocks considérables de Tamiflu.

Comme par hasard, on a appris plus tard que Donald Rumsfeld (secrétaire d'état à la défense de l'époque) était le principal actionnaire de Gilead, un laboratoire pharmaceutique détenant exclusivement les droits de brevet mondial du Tamiflu.

Mais bien sur cette fois c'est différent, la situation est vraiment grave et il n'y a aucune histoire de gros sous, c'est bien connu notre cher président a moralisé le capitalisme à lui tout seul.

samedi 14 novembre 2009

Métamorphoses

J'avais abandonné l'idée de faire une note relatant la folle nuit d'halloween et puis celle que Zazze a écrite dans son repaire m'a donné la motiv de m'y mettre (Zazze c'est la seconde fois que tu m'inspires un post, tu vas devenir ma muse officielle si ça continue lol).

Alors à la base il y a une simple humaine, petite, brune et mince (relativement insignifiante, je tiens à le préciser au cas où des inconnus s'aventureraient à visualiser Eva Longoria).

Aucun vampire ne s'étant fait connaître à la suite de mon article pour me vampiriser, il a bien fallu que je fasse avec les moyens du bord pour me transformer moi même, autant que faire se peut, pour ce fameux soir d'halloween...

Mon premier projet pour Halloween était de me présenter comme un loup-garou, la pleine lune ne tombant pas le 31 octobre cette année, j'étais déjà toute déguisée.

Et puis la veille, j'ai croisé Co très enthousiaste à l'idée de se déguiser et j'ai repensé aux lentilles Lestat vues sur le net trop tard...
En compagnie de ma soeur pour m'encourager dans ma quête, j'ai donc commencé un tour des opticiens d'Aix en Provence.
Finalement, nous avons fini par trouver de quoi me faire les yeux violets, juste avant d'aller se bâfrer à un fast food qui fait les hamburgers les plus impressionnants que j'ai jamais vu (et pourtant j'en ai vu un paquet)!
Au passage, outre pour son soutien moral dans une recherche fastidieuse, heureusement que Co était là car toute à ma joie d'avoir trouvé de quoi avoir des yeux violets, je partais sans produit nettoyant, ni boite protectrice pour les lentilles.

Le soir même, après le shampoing, mes cheveux ont eu le droit à de multiples tresses partant dans tous les sens, dans le but de leur enlever un peu de leur raideur de baguette.

La journée du lendemain a été bien remplie:
  • lever vers 14h (c'est bien assez tôt pour un vampire)
  • les "minutes d'humanité" comme dirait Bella, moi j'appellerais plutôt ça "trucs chiants et répétitifs liés à la propension du corps humain à se dégrader" (ça fait un peu long mais pourtant c'est vrai, qui s'éclate en se brossant les dents?)
  • course effrénée à travers les boutiques pour trouver un rouge à lèvres vraiment rouge et des chaussures à talons noires pas chères (toujours avec les fameuses tresses sur la tête, c'est tellement élégant)
  • passage à 2 doigts de la boucherie lors de la pose des lentilles (ceci dit un oeil crevé pour Halloween ça serait resté dans le thème)
  • phase habillage avec une belle robe longue et fendue dénichée au fin fond de l'armoire magique maternelle
  • phase détachage de la robe (la pub pour rexona cristal est mensongère, ce déo laisse des traces sur certaines fringues, c'est dit!)
  • ravalement de façade classique ayant l'originalité d'inclure un tartinage de talc pour bébé sur le visage (l'odeur propre à ce genre de produit s'est heureusement rapidement dissipée, à moins que je me sois habituée...)
Au final avec le teint pâle, les yeux violets (enfin surtout en boite ou quand les gens vous basculent la tête en arrière pour vous mettre la lumière du lustre dans les yeux façon mise en jambe pour interrogatoire musclé), les lèvres rouge sang et la robe classe, la transformation en vampire rendait plutôt bien.

Début de soirée chez les filles très sympa, après avoir beaucoup ri en accrochant les guirlandes, on a regardé le film L'orphelinat en s'empiffrant de bonbons et j'ai eu la joie de retrouver mon amour de la fête de la musique (eh non pas de potins, il s'agit de la vodka poire).

Plus tard dans la soirée, Coralune et moi avons décollé pour rejoindre Co et son chéri dans une disco (comme les appellent les témoins de Jehovah qui dénoncent d'ailleurs dans leurs superbes revues ces lieux de perdition; j'adore lire leurs journaux de temps à autre, surtout "réveillez vous" qui se donne des allures scientifiques, c'est gratuit fort amusant et ça fait un exemplaire qui ne tombera pas entre des mains crédules).

Au bout d'un moment, les filles sont rentrées et en bonne vampire ne partant pas avant les morsures de l'aube, je suis restée.

Peut être dix minutes plus tard, la déesse du matin (entre elle et moi c'est un concours à qui sera la plus lève-tôt), une autre de mes soeurs, a débarqué contre toute attente.

Joyeusement je me suis calée à la table de ses potes et c'est là que sournoisement une nouvelle mutation s'est opérée...

Quelques heures plus tard, à la sortie de la disco, il n'y avait plus qu'un zombie affalé sur le trottoir, tout juste capable d'articuler le nom de sa soeur.

Cruelle défaite face à l'alcool...

Preuve que j'ai perdu de l'entraînement (vous n'avez tout de même pas cru que j'allais faire voeux de sobriété?! Jehovah & cie ça m'amuse c'est tout!) et qu'il faut s'y remettre sérieusement (Zazze le week-end prochain je viens avec le fouet ;-))!!!

De retour à la maison, grâce à un pote de la déesse du matin qui a eu l'infinie gentillesse de se taper 30 bornes pour me ramener chez moi (et n'allez pas dire que ce malheureux avait des idées derrière la tête, vu mon état il aurait fallu qu'il soit nécrophile qui plus est avec un goût prononcé pour les cadavres en état de décomposition avancée), j'ai réalisé un double exploit!

Et j'insiste, vu mon état, c'était vraiment un exploit que je m'étonne, aujourd'hui encore, d'avoir réussi!

D'une, j'ai pensé à enlever mes lentilles avant de me coucher et de deux, je l'ai fait du premier coup sans m'arracher l'oeil en même temps que la lentille!

Enfin j'ai pu regagner mon lit avec soulagement, sans me douter qu'une nouvelle métamorphose allait se produire durant la nuit...

Pour comprendre cette dernière voici un petit flashback: au cours de cette charmante soirée, j'avais fini par ressentir une vague douleur au pied droit, n'étant guère habituée au port de talons hauts et l'alcool étant décidément un très bon anesthésique, je me suis dis que la gène passerait une fois les chaussures enlevées...

Le lendemain vers 16h du matin, j'ai émergé et le simple frôlement de la couette sur mon pied droit m'a fait un mal de chien.

J'ai extirpé ma jambe droite du lit pour constater que le pouce droit avait doublé de volume.

Comme j'ai horreur d'aller chez le médecin pour rien, j'ai passé les 4 jours suivant avec la démarche de Dr House...

En moins de 24 heures, passer de simple humaine à vampire puis zombie pour finir en Gregory House...

Et dire qu'au début je pensais ne pas me déguiser!!!

mardi 10 novembre 2009

Six degrés

Cet après-midi, ma mère est passée chez France Loisir, afin de choisir un bouquin avant qu'ils ne prétextent le dépassement de la date limite d'achat pour lui refourguer la sélection du trimestre (de nos jours ils essaient au moins de taper dans le genre littéraire qui t'intérresse, à une époque pas si lointaine ils t'envoyaient carrément du Barbara Cartland).

Comme rien dans le catalogue ne la tentait spécialement, elle m'a proposé de l'accompagner au cas où je flasherai sur un livre.

En furetant dans le magasin, je suis tombée sur un bouquin policier intitulé "La théorie des six".

Le titre m'a tout de suite accroché car JJ.Abrams (créateur d'Alias et Lost mes séries chéries, oui bon c'est vrai il n'y a pas qu'elles mais les séries tv ont l'avantage de ne pas se formaliser de ce genre de choses) avait fait une série tv nommée Six degree se basant sur la théorie des six degrés de séparation.

Je n'ai pas eu l'occasion de voir cette série tv mais à l'époque ça m'avait suffisament intrigué pour faire un tour sur wikipédia.

C'est un hongrois qui a inventé cette théorie en 1929 mais ce cher Stanley Milgram, vu et revu maintes fois en psychologie sociale pour son expérience sur la soumission à l'autorité, est lui aussi une fois de plus mélé à l'affaire comme quoi!

Bon grosso modo, d'après cette théorie, toute personne dans le monde peut être reliée à une autre personne n'importe où dans le monde, par le biais d'une chaine formée de cinq autres personnes maximum.



Schéma (ci-dessus) et exemple (ci-dessous) à l'usage des Perceval qui auraient commenté mes explications d'un "C'est pas faux".

Genre on prend Robert Pichon vivant au fin fond de la Losère et Nicole Kidman (je ne sais pas où elle vit mais surement pas dans le département le moins peuplé de France, coin pourtant fort joli par ailleurs si l'on survit assez longtemps au froid pour l'apprécier).

En théorie donc Robert Pichon connait Michu (1) qui connait Machin (2) qui connait Trucmuche (3) qui connait Bidule (4) qui connait Bordel (les surnoms sont de plus en plus poètiques, 5) qui connait Nicole Kidman.

Toujours est-il que tomber sur ce bouquin m'a remis cette théorie en tête.

Bien évidemment elle n'échappe pas aux controverses...

Quand Milgram a demandé à des gars basés au centre des USA de faire suivre chacun une lettre à un type habitant sur la côte est, en remettant cette lettre de la main à la main à une connaissance personnelle qui d'après eux pourrait transmettre la lettre de façon à ce qu'elle arrive à destination, il n'y a eu que 5% de réussite!

En même temps par la suite il a été prouvé que ce taux de réussite pouvait augmenter en fonction de l'importance perçue de la lettre.
Ils ont aussi mis en lumière que des liens pouvaient exister entre la personne "de départ" et la personne "finale" sans que la personne de départ s'en rendent compte (plus de détails ici).

Ce qui est rigolo dans toute cette histoire, c'est qu'on parle de liens entre les gens sans vraiment savoir à partir de quand on peut considérer que deux personnes sont lièes...

Enfin bref revenons aux choses sérieuses ;-)

Tout à l'heure, mon esprit vagabondait pendant la publicité interrompant outrageusement Dr House, quand j'ai réalisé que le père de ma meilleure amie connait bien le papa d'Olivia Ruiz!

Un nouveau monde où je serais reliée à moults artistes m'est apparu.

Evidemment j'avais surtout envie d'être reliée à Brian Molko (je crois que le concert m'a replongé dans ma gagattitude d'adolescente) et en tombant sur le bouquin je m'étais justement fait la réflexion que c'était peu probable...

Et bien si!!!

Moi => Papa de Ju => Papa d'Olivia Ruiz (et encore on peut sans doute le passer puisque le père de Ju connaissait aussi Olivia quand elle était gamine) => Olivia Ruiz => Nagui (vive Taratata) => Brian Molko

CQFD

Il n'y a même pas besoin de 5 intermédiaires, 4 (voir même 3 si on supprime le père d'Olivia Ruiz) suffisent à me relier à Brian Molko.

Et le plus excellent, c'est que ça marche avec tous les invités de Taratata, à commencer par Pete Doherty!

Ensuite ma mère m'a fait remarquer qu'on était lié à pas mal de monde de la sphère politique, là ça m'a beaucoup moins enchantée...

Surtout que je me trouve à une distance de 1 à 3 intermédiaires de Sarko!

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrgggggggggggggggh (désolée l'esprit des monty python m'a possédée un instant)

Explications de l'horrible nouvelle:

Moi => Papi ou Mamie (adhérants PS ayant sympathisés avec le maire de leur commune, mais on pourrait peut être zapper cette étape puisque j'ai rencontré l'individu en cher et en os pour les 70 ans de mariage de Papi & Mamie justement) => Gilbert Mitterrand => Fréderic Mitterrand (étape peut être inutile car il ne serait guère étonnant que Gilbert ait eu l'occasion de rencontrer Sarkozy directement) => Nicolas Sarkozy

Bon évidemment, sous l'effet du choc, je me suis focalisée sur la connection avec le nabot mais il y a heureusement plus sympathique:

Moi => Papi ou Mamie => Gilbert Mitterrand => Danielle Mitterrand => Fidel Castro => Ernesto Guevara

Reliée au Che par 3 ou 4 intermédiaires qui l'eut cru?

dimanche 8 novembre 2009

L'effet placebo

Hier (enfin avant-hier vu l'heure) j'ai enfin pu voir Placebo, ce ne sont pas les plus beaux, ce ne sont pas les plus géniaux mais c'est eux que j'aime!

Pour cette tournée, ils ont enfin daigné passer par Marseille et c'est donc avec joie que je me suis rendue au dôme vendredi soir.

Sur l'esplanade les vendeurs de kebab braillaient comme des poissonniers pour attirer le chaland mais mue par mon attrait pour Placebo, c'est à peine si je les ai remarqué (faut dire qu'avec tout ce que j'avais baffré au libanais le midi, ça m'a aidé à ne pas céder à l'appel de la bouffe).

Un naïf m'a abordé, il voulait me vendre un billet à la sauvette, à moi!

J'ai failli mourir de rire, pauvre gars, mon billet je l'avais acheté 107 ans à l'avance depuis le temps que j'attendais ça!!!

Bref, une fois dans le dôme comme j'avais ma mamie bavarde au téléphone, je n'étais pas très attentive aux explications des monsieurs de la sécurité (de toute façon, je crois que j'ai des problèmes avec les agents de sécurité en général), résultat je me suis faites refouler sur deux escaliers avant de trouver le bon.

Une fois en vue de la scène et le téléphone raccroché, je me suis trouvée coincée dans les places assises, enfin c'est ce que j'ai cru dans un premier temps à la vue des cerbères faisant barrage à la fosse.

J'allais me résigner à m'asseoir quand le groupe de la première partie est apparu sur scène et là j'ai compris que ça ne serait définitivement pas possible d'être à cette distance (pourtant c'était les sièges du premier rang alors si t'es au dernier soit tu regardes les écrans soit t'amènes une longue vue sinon tu dois voir des polly pockets s'agiter au loin)!

J'ai envisagé l'espace d'un instant de me jeter purement et simplement dans la fosse (ça aurait eu le mérite d'achever mon pied) mais apercevant un flot de personnes qui semblaient être arrivées là sans jouer à l'écureuil volant, je me suis finalement dirigée vers les cerbères.

En fait il suffisait de leur demander pour passer (c'est vraiment tout con des fois), même si personne ne le faisait puisque les autres gens ne s'emmerdaient pas à monter pour redescendre et passaient directement en bas par une entrée que je n'avais pas vue...

Bref, j'ai pu me placer tout devant mais décalée vers la gauche par rapport à la scène.

Le groupe de première partie, des australiens nommés Expatriate, était très sympa.
Pour ne rien gâcher le guitariste au physique avenant occupait le coin gauche de la scène.
En revanche, il avait une façon d'exhiber sa guitare qui aurait fait dire à un fantôme de mon passé (pas avenant du tout lui en revanche) de sa voix nasillarde "Je pense que c'est phallique".

Ensuite il y a eu une sorte d'entracte qui a débuté par un petit clip dénonçant l'esclavage qui, loin d'avoir disparu, existe ici et maintenant.
Brian Molko n'a pas totalement vendu son âme au diable, après ses prises de position par rapport au téléchargement j'en doutais...

Puis a suivi un ensemble de courts-métrages complètement barrés sélectionnés par Placebo.
J'ai particulièrement aimé celui intitulé "Motel", la chute rappelle "Nos amis les humains" de Werber. Dommage je n'ai trouvé qu'un extrait à mettre en ligne.

'Motel' Directed by Thor Freundenthal from ShortsTV Film Festival on Vimeo.



Avant que le groupe commence à jouer, on a entendu le batteur s'entraîner et là gros moment d'angoisse pour moi et ceux qui m'entouraient.

Non rassurez vous, le nouveau batteur n'est pas catastrophique au point de terroriser les foules (quoique qu'avec sa manie de jeter ses baguettes dans le public on n'est pas à l'abri d'un oeil crevé), c'est simplement que nous avons réalisé que Placebo risquait de jouer beaucoup plus éloigné de la fosse que Expatriate, en conséquence de quoi nous n'aurions rien vu ou presque à cause de la sono.

Soulagement, le rideau se lève sur une éclipse solaire (nostalgie en pensant à celle de 1999 vue au royaume d'Arséne Lupin) et on voit Brian Molko, Stefan Olsdal est de notre côté et même le batteur, bien qu'éloigné, est visible (mieux en vrai qu'en photo d'ailleurs, à se demander si ce n'est pas Auré qui lui a tiré le portrait ;-) ).

La set-list comportait pas mal de chansons du nouvel album et malheureusement, à l'exception de "Julien" et "The never ending why", ils n'ont pas joué les meilleures de celui ci.

Heureusement, il y a aussi eu un certain nombre de morceaux des précédents albums sur lesquels je me suis éclatée.

C'est marrant, il y avait une nana de 35 ans environ, une fan de Placebo de la première heure sans doute, et en fait on réagissait aux même chansons.
C'était flagrant sur "Taste in men", les ados étaient amorphes, je ne sais même pas s'ils connaissaient, et nous deux on était trop contentes.
Je deviens vraiment une "vieille", enfin pour Placebo c'est plutôt positif, j'ai en quelque sorte "rattrapé" les sept ans pendant lesquels ils existaient sans que je m'y intéresse.

Le groupe a fait mine de partir deux fois, la première sur "Song to say goodbye" et la seconde sur "The bitter end". Comme j'avais perdu la notion du temps à chaque fois j'y croyais et puis hop ils revenaient, c'était l'ascenseur émotionnel de Gad Elmaleh mais en positif!

Cerise sur le gâteau ils ont joué "Blind", une des deux dauphines pour la chanson d'amour que j'aimerais qu'on me chante, là sur le moment avec Brian Molko sous le nez elle est passée number one !




Pendant le concert, il y avait plein de gens qui regardaient leur portable avec lequel ils filmaient l'écran géant le plus proche, ça m'a littéralement sidérée. Plutôt que de profiter du concert de leurs propres yeux, ils le voyaient à travers une double couche d'écrans.

Pourquoi s'emmerder à venir se mettre dans la fosse au plus près de la scène pour faire ça? Ces gens sont-ils des masochistes prenant plaisir à se faire écraser les pieds et à sentir les odeurs de sueurs ou des sadiques satisfaits de prendre la place de personnes qui auraient été ravies de voir le groupe de plus près?

Ce n'est même pas grâce à eux que j'ai pu vous mettre une petite vidéo de "Blind" (dommage le son est assez pourri) puisque clairement la personne qui a filmé avait au moins l'excuse d'être loin de la scène.