vendredi 20 novembre 2009

L'attaque des clowns

Ces trois derniers jours, trop occupée à dévorer les épisodes de Sons of Anarchy pas encore diffusés en France (et pas prêts de l'être au rythme où va M6), je n'ai pas mis le nez dehors suffisamment longtemps pour me retrouver dans une situation cocasse à raconter.

Qu'à cela ne tienne, il m'en est arrivé moult par le passé!

Ce soir (enfin hier vu l'heure), j'ai regardé Arte (faites une croix à la cheminée comme dirait mamie, bon si vous n'en avez pas il faudrat se rabattre sur le calendrier).

Je ne me suis pas prise d'une passion subite pour les soirées théma (encore que c'est la seconde fois depuis le début de la semaine que je suis intéressé par le "prime time" de la chaine), il se trouve qu'ils diffusaient Donnie Darko.

Donnie Darko (à ne pas confondre avec Donnie Brasco, le film de mafieux avec Johnny Depp) est un film fantastique (enfin c'est ce que je croyais, en réalité c'est bien plus complexe que ça) que je voulais voir depuis des années et cerise sur le gâteau Jake Gyllenhaal y tient le rôle principal (je vous vois venir mauvaises langues ;-) non ce n'est pas pour lui que je voulais le voir puisque j'ignorais qu'il faisait parti du casting avant de lire le programme télé lundi dernier).

Bref, j'ai beaucoup aimé ce film très particulier (il y a une conversation sur la sexualité des schtroumpfs qui vous plairait beaucoup les filles) et d'ailleurs il m'a permis de découvrir le titre d'une chanson magnifique, entendue dans un épisode des Experts Las Vegas, que je cherchais en vain depuis au moins un an!

Voilà une petite vidéo avec la musique en question (nommée Mad World) et des extraits du film:



Mon moment de fan attitude pour le film est passé (et encore vous vous en sortez bien, j'ai réussi à ne pas m'emballer sur Sons of Anarchy parce qu'une fois lancée sur le sujet je deviens intarrissable, ma mére en a fait les frais en posant quelques questions innocentes sur le sujet), venons en au thème annoncé par le titre du post!

A un moment du film, il y a un clown, un horrible clown (chacun ses phobies, d'ailleurs Anya de Buffy aurait fait une syncope devant ce film vu la tronche du lapin qui apparait au héros).

Le passage est fort heureusement fugace mais il m'a rappelé mes dernières mésaventures avec ces êtres terrifiants censés amuser les enfants.

A 6/7 ans je regardais toutes sortes de programmes réputés traumatisants pour les gamins (exemples en vrac: X-Files, Jurassic Park, Les tommyknockers, etc) sans que ça m'angoisse le moins du monde.

Le seul truc qui m'ait jamais terrorisé c'est le téléfilm Il est revenu, adapté de Ca de Stephen King, le pire étant que je ne l'ai même pas vu, la bande d'annonce a suffit à me mettre dans mes petits souliers et depuis je hais les clowns parce qu'ils me font peur.

Cet été a eu lieu comme chaque année à Libourne le fest'arts (festival des arts de la rue).

Depuis mon enfance où j'avais piqué une crise de larmes après avoir croisé des sortes de clowns (il faut dire qu'ils se trainaient à quatres pattes comme des chiens et que l'un d'entre eux avait fait mine de me sauter dessus en tirant la langue), toute la famille a eu à coeur de soigneusement  repérer les lieux afin d'éviter que je ne tombe malencontreusement sur un spectacle de clowns (en même temps ils angoissent aussi ma mère et ma cousine E, ma grand-mére et ma tante Dédé les trouvent tristes quant à Papi et mon cousin B ils s'en foutent donc je ne privais pas grand monde).

Depuis 3 ou 4 ans, avec ma mère, nous mettons un point d'honneur à aller voir les scènes découvertes, une fois que nous avons assisté aux quatre spectacles, nous votons chacune pour la compagnie qui a notre préférence et celle élue gagne un bon chèque et le droit de revenir dans le "in" l'année suivante.

Cette année, dans le cadre des scènes découvertes, deux spectacles sur quatre se sont révélés être des spectacles de clowns.

Au début, je comptais zapper les clowns et puis je me suis dit qu'il serait injuste de voter sans avoir vu les deux compagnies clownesques et qu'à 22 ans il était peut-être temps que j'essais de dépasser cette angoisse infondée.

Pour ne pas y aller trop fort, j'ai pensé qu'il valait mieux commencer par le spectacle de la compagnie Les Magnificos d'une durée de 10 minutes et intitulé "Les magnificos (ça c'est original)" (ndlr: la parenthèse dans le nom du spectacle n'est pas de mon fait, ces clowns aiment aussi faire de l'humour entre parenthèses et c'est bien notre seul point commun).

Je me suis donc installée par terre, en compagnie de ma mére et mon cousin en guise de soutien psychologique.

Après un peu d'attente, une musique lugubre s'éléve et deux clowns débarquent, l'un tenant la tête d'une poupée ensanglantée dans sa main.

Ca commence bien!

Puis les dialogues débutent et là les propos mysogynes fusent:
Clown genre le joker qui a l'air beau sous le maquillage mais hyper flippant "J'ai rencontré une femme intelligente."
Clown plus basique mais inquiètant quand même "Une femme intelligente?"
Tous les deux "Ah ah ah ah" (et puis des ah ah franchement démoniaques)

Ils se mettent à faire quelques acrobaties, ça me donne le temps de respirer un peu pour lutter contre mon envie grandissante de me barrer en courant, ce répit est malheureusement trop bref.

Le joker est descendu des épaules de son partenaire et il s'approche dangereusement du public en regardant les gens tour à tour, au moment où son regard croise le mien je suis au bord de la syncope.

Ca n'a du durer que quelques secondes et pourtant j'ai presque eu le temps de voir ma vie défiler devant mes yeux.

Je suis frigorifiée alors qu'on se trouve au pic du soleil et qu'il doit facilement faire 30° et seul le souvenir des yeux bleus perçants du clown m'empêche de me lever de peur qu'il ne me fixe à nouveau d'un regard mauvais, voir même qu'il me prenne à parti pour le spectacle.

Après quelques autres pirouettes, de nouveaux propos débordants d'affection envers la gente féminine et le dénigrement particulièrement humiliant du basique par le joker, le calvaire se termine enfin.

Ma mère me fait remarquer qu'à présent au moins deux gosses de plus sont traumatisés par les clowns car il y en a un qui s'est enfui et l'autre qui a pleuré comme une madeleine durant tout le spectacle.

Vous connaissez mon seuil de tolérance aux braillements des enfants (pour ceux qui ne le connaissent pas il est très bas, cela dit en y réflechissant il est bas avec les adultes aussi en fin de compte) et bien croyez moi si vous voulez mais j'étais tellement prostrée à la vue de cette représentation que je ne m'en étais même pas aperçue!

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