lundi 16 novembre 2009

Dans la lune...

Cela fait bien longtemps que je me suis aperçue que j'ai tendance à être tête en l'air mais depuis que je tiens ce blog, j'ai l'impression que je n'avais pas pris la pleine mesure de ce phénomène.

Ces derniers temps, il m'arrive tellement de trucs par inattention que j'en arriverais presque à me demander si ce ne sont pas des actes manqués pour avoir quelque chose à raconter sur ce blog.

Rien que cette semaine j'ai deux exemples en tête.

Mercredi soir, je me suis rendue pour la première fois chez une copine qui s'est installée récemment à Marseille avec son copain.

J'ai localisé l'endroit avec google map, sauté dans le métro et déboulé dans le quartier en question.

C'est assez marrant d'ailleurs parce qu'il s'est avéré qu'elle habite juste à côté du lycée où j'avais passé mon bac de français, il y a déjà plus de cinq ans...

Enfin bref, j'ai trouvé l'immeuble sans problème et sonné sur le bouton approprié.

L'étage de l'appartement n'était pas indiqué, en revanche il était marqué "immeuble du fond" à cheval sous la sonnette de mes amis et d'un de leur voisins.

Comme il n'y avait pas d'interphone, je ne pouvais pas demander d'avantages de précision et lorsque la porte a grésillée je suis donc entrée dans le bâtiment.

Après avoir appuyé sur l'interrupteur, j'ai vu en face de moi, d'un côté une cage d'escalier éclairée, de l'autre une sorte de couloir plongé dans l'obscurité.

La logique me dictait d'aller chercher "l'immeuble du fond" à l'extrémité de ce couloir mais je n'y voyais rien et je ne tenais pas à atterrir dans un local poubelle (depuis que j'ai Baya je suis traumatisée par les locaux à ordures), j'en suis même venue à me demander si je n'avais pas rêvé cette histoire "d'immeuble du fond".

Me souvenant que la sonnette de mes potes se situait au dessus de toutes les autres, j'ai décidé de m'engager dans l'escalier et de grimper jusqu'au dernier étage.

Arrivée devant la porte, je n'entendais aucun bruit.

Je me doutais déjà de mon erreur mais j'ai décidé de sonner quand même histoire d'être renseignée.

A peine le ding-dong avait-il retenti qu'un judas du temps de nos grand-mère s'est ouvert dans la porte, j'ai aperçu alors un oeil clair et méfiant me jaugeant.

Sans doute mon petit gabarit a t-il rassuré mon interlocuteur puisque la porte s'est ouverte.

Une femme d'environ 35 ans avec en arrière plan sa fille d'une dizaine d'années et son mari me regardaient avec autant de curiosité que si un extraterrestre venait de débarquer à leur porte.

Moi même je suis restée stupéfaite de constater qu'ils se trouvaient déjà tous les trois en robes de chambre et pyjamas alors qu'il était à peine 21h30.

Passées ces quelques secondes d'examen réciproque, je leur ai expliqué mon erreur, ils m'ont indiqué comment gagner l'autre immeuble (c'était bien évidement par le couloir du début) et je suis repartie en les remerciant et en m'excusant une dernière fois.

J'imagine que je leur ai fait l'animation de la soirée si ce n'est celle de la semaine voir du mois (j'exagère sans doute...mais quand même les pyjamas!).

De retour au rez-de-chaussée, j'ai pris le fameux couloir, atterri dans une cour et là il m'a suffit de voir les fenêtres éclairées à l'étage d'où on entendait des rires pour savoir où me rendre.

La soirée s'est très bien passée, j'ai eu l'occasion de faire la connaissance de mon filleul, un petit chaton roux et blanc de un mois et demi trop mignon!!!

La voisine du dessous est venue faire un scandale vers minuit, elle était très drôle malgré elle.
En voilà une qu'il faudrait présenter à ce cher Mr jogging, le grand ami de mes soeurs, qui a lui aussi le sens de la fête.

Pour une fois, la soirée se déroulant sur Marseille, je n'ai pas eu à attendre le matin pour partir.

Je suis donc rentrée toute seule à la maison, sur le chemin, j'ai croisé plusieurs prostituées dont l'une avait affaire à un client potentiel.

Le type au volant de sa bagnole devait être à moitié sourd puisque la fille a été obligé de lui répéter ses tarifs deux fois, la seconde fois quasiment en beuglant.

Sa proposition m'a frappé " 50 euros pour l'amour, 40 pour une fellation".

Alors ce vicelard arpente les rues de la ville pour baiser une malheureuse qui n'a trouvé que ça pour gagner sa croûte et encore elle doit lui sortir un vocabulaire fleuri histoire qu'il ne se sente pas trop minable.

Monsieur ne vient pas tirer son coup, il vient faire l'amour, sortez les violons!

De même on ne lui taille pas une pipe, il est ici pour qu'on lui prodigue une fellation, ça sonne presque comme une prescription médicale!

Après cette épisode, ma tolérance à l'égard de la gente masculine avait atteint un seuil proche de zéro.

Évidement, cinq minutes après, deux crétins en voiture ont choisi de m'aborder sous prétexte de demander une cigarette.

J'ai répondu l'air mauvais que je ne fumais pas et le conducteur a du se sentir légèrement agressé puisqu'il a cru bon de me préciser "C'est bon je faisais que demander.".

Cette conversation dénuée d'intérêt achevée, je me suis dirigée avec entrain vers la porte du Mc Do ouvert 24h sur 24h pour assouvir ma fringale post-vodka.

Échec cuisant, j'ai trouvé porte close, seul le Mc Drive étant ouvert à cette heure tardive.

L'espace de quelques secondes, j'ai envisagé de suivre le parcours voiture à pied pour pouvoir passer ma commande et puis finalement je n'étais pas prête à être prise pour une folle juste pour un hamburger.

Les deux débiles en bagnole traînaient toujours autour du Mc Do et ça n'a pas loupé, le chauffeur a à nouveau cherché à me brancher!

Heureusement pour lui, je ne maîtrise pas les arts martiaux comme Lisbeth Salander, sinon il aurait payé pour tous les maquereaux qui exploitent de pauvres filles, les clients qui entretiennent ce trafic humain, les types qui battent leurs femmes, les crevards dans son genre qui nous prennent pour des bouts de viande et j'en passe!

En un mot, il aurait trinqué pour tous ceux qui prennent les femmes pour de la merde (c'était ma minute "chienne de garde").

N'étant pas de taille à le rétamer, j'ai pris deux secondes pour respirer, me raisonner et me dire que non ce pauvre type n'était pas l'incarnation du mal (ni du mâle) et que par conséquent le traiter de tous les noms et le frapper avec mes petits poings n'était pas une bonne idée.

Comme il proposait de me ramener, je lui ai répondu froidement en le regardant bien dans les yeux "Non merci. Je me raccompagne moi-même".

Enfin il a battu en retraite, en me regardant un peu bizarrement dans le genre "d'où elle sort celle là?".

J'ai presque eu envie de lui dire "Je sors de Montperrin", ça aurait pu être marrant mais bon j'en étais enfin débarrassée, je n'allais pas courir le risque de réengager la conversation.

Le reste du trajet s'est déroulé sans encombres et en rentrant je me suis jetée sur les restes de spaghettis bolo du midi, la bouffe y a que ça de vrai!

Hier, en fin d'aprem, je me suis préparée pour faire faire un petit tour à ma chienne autour de l'immeuble, comme toujours pour ce genre d'excursion, j'étais d'une élégance rare (cheveux gras, chemise de nuit superposée à un vieux pantalon pourri, vieilles tongs aux pieds...).

Donc avant de sortir de la maison, j'ai pensé à vérifier que Baya portait son harnais, prendre la laisse, récupérer les futurs poches à crottes et avanti!

Au moment où j'ai entendu le déclic de la fermeture de la porte, j'ai réalisé que je venais de me bloquer à l'extérieur puisque j'avais oublié mes clefs et que personne ne serait de retour à la maison avant au moins une heure!

Le plus cocasse c'est que ça m'était déjà arrivé, l'année où on avait emménagé dans ce nouvel appartement.

Après ce premier incident, j'avais collé sur la porte d'entrée une jolie petite affichette représentant le trousseau de clefs avec marqué "Penser à prendre les clefs".

Eh bien l'affiche est toujours là mais elle fait tellement partie du décors que ça ne m'a pas empêché d'oublier à nouveau les clefs en question.

On aurait pourtant pu espérer qu'avec le temps je me sois aussi habituée à ce genre de porte qui se ferme automatiquement.

D'ailleurs je ne comprends toujours pas l'intérêt de ce système, je suis une grande étourdie mais je n'ai jamais oublié de fermer ma porte à clef et personne ne m'a jamais raconté être parti de chez lui en laissant tout ouvert, en revanche combien de gens se sont retrouvés enfermés dehors avec ce genre de portes machiavéliques?

Après avoir fait un tour, sans même pouvoir sortir de l'enceinte sinon je me serais trouvée coincée dans la rue (eh oui il faut un pass accroché au porte clef pour rentrer, joies du tout sécuritaire, c'est d'ailleurs la même chose pour le bas de l'immeuble mais là j'avais coincé la porte pour qu'elle reste ouverte), je suis donc retournée patienter sur le pallier.

La lumière s'éteignant toutes les 3 minutes environ, j'ai rapidement renoncé à celle ci et par miracle Baya n'a pas gueulé à chaque fois qu'un voisin prenait l'ascenseur.

Sans ma montre j'aurais eu du mal à croire qu'une heure et demi s'étaient déjà écoulées lorsque l'ascenseur s'est ouvert, laissant le passage à mes parents éberlués de nous trouver Baya et moi vautrées devant la porte.

Finalement, l'avantage d'être toujours dans la lune c'est qu'on s'évade très facilement des situations sans intérêt...

5 commentaires:

  1. Bravo Dodo, tu fais désormais partie du groupe très très restreint des personnes enfermées hors de chez elle. Bon, je vois que toi tu n'as pas la tentative d'escalade du mur ;-)
    Je te rassure, je suis autant tête en l'air que toi (dernière en date: j'ai oublié mes lunettes de soleil dans la voiture de la poste, et je suis en vacances pendant 15 jours, je vais devoir passer à la poste même en vacances :-S)

    Pour la prochaine fois, pour le mc do, passe par le drive, y'a pas marqué que tu sois en voiture obligatoirement ;-) pour commander.

    Bon courage la miss, et n'oublie pas ta tête!!!

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  2. décidemment je vais finir par croire à une malédiction : sur 6 soeurs, 4 sont déjà touchées : Siria & Auré ont ouvert la danse, suivi par Livia et moi (oui j'avoue, j'ai oublié mes clés chez moi l'autre jour)
    Je propose la formation d'un club officiel des boulets... enfin des boulettes!

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  3. va pour le club des boulettes !
    et pour former le couple Jogging avec la charmante voisine !
    sinon, pour les 2 mecs dragueurs, au moins toi tu ne te fais pas dragué par des mecs entre 35-40 ans, un peu simplets sur les bords !
    et puis ils auraient été capable de confondre l'asile avec la fac de sciences... s'ils la connaissent ;)

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  4. Ah non Auré c'est vrai que j'ai pas tenté l'escalade de mur mais si je ne n'avais pas soupçonné les boites aux lettres d'être bancales (un peu comme l'immeuble qui au bout de 5 ans commence déjà à se fissurer de partout) j'aurais pu monter dessus pour atteindre le balcon.

    Bonne idée Co, c'est parti pour le club des boulettes, 4 membres c'est déjà un bon début!

    Sinon Zazze je te rassure, par le passé j'ai eu droit à mon lot de trentenaires défraichis!
    Ils hantent souvent le métro marseillais (le sun aussi des fois) avec la phrase d'approche si originale "vous êtes charmante mademoiselle" (avec l'accent marseillais de préférence).
    Tu sens particulièrement leur sincérité quand y en a un qui te sort ça au mois de décembre alors que tu es couverte jusqu'au yeux et que la seule chose qui dépasse c'est ton pif rougi par le froid ;-)

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  5. Justement, ils devaient avoir envie de te réchauffer (beurk)
    A mort les crevards!

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