mardi 30 mars 2010

Toulouse express

En attendant les articles sur Londres (honte à moi qui ne me suis pas levée dimanche pour récupérer la clé usb avec toutes les photos), je vais revenir sur mon bref passage à Toulouse au début de ce mois (en fin de compte, j'en ai fait des choses en ce mois de mars ^^).

Le 1er mars, j'ai donc quitté Libourne pour gagner Toulouse, n'ayant quasiment pas dormi de la nuit, inutile de dire que le lever a été difficile!!!

Cette fois, pas de parfait inconnu dans le train (enfin si, une multitude mais qui n'avaient rien de parfait au delà de l'expression convenue), cela dit j'ai eu la chance de profiter de la place libre à côté de la mienne pour m'étendre de tout mon long et rattraper un peu de mon sommeil perdu.

Peu avant l'arrivée en gare du train, Ju m'a téléphoné en s'excusant car son père aurait "un peu de retard".

Je ne suis pas du genre à me formaliser pour un peu de retard étant moi même coutumière du fait, d'autre part Ju n'est pas du style à téléphoner pour s'excuser d'un peu de retard...

Pressentant que quelque chose clochait, j'ai alors demandé "Un peu ça veut dire quoi au juste?".

Un peu ça voulait dire que Sam (frère de Ju) était parti à Valence avec la grosse voiture et que Joe (la mère de Ju) avait pris la petite voiture pour aller au boulot dont elle ne sortait pas avant 15h...

Mon train arrivant à 13h45 et n'ayant pas de retard (pour une fois que ça aurait pu m'arranger), je pouvais donc me préparer à attendre environ 1h45 en gare de Toulouse-Matabiau.

Si je n'avais pas eu les bagages, je serais allée faire un tour en ville ou au ciné (là bas c'est le printemps du cinéma tous les jours pour les moins de 25 ans) mais là entre la valise et les petits sacs c'était vraiment trop galère.

Alors que j'expliquais ça à Ju, j'ai entendu Jack (son père) s'alarmer à propos du volume de mes sacs.

Ju lui a rétorqué que je n'avais pas amené une remorque tandis qu'il lui expliquait que son matériel de musique était à l'arrière de la petite voiture et qu'il n'y avait presque plus de place.

Comme d'habitude, ils ne s'écoutaient pas parler et s'engueulaient en ponctuant leurs phrases de "boudu" et autres "oh con" dans le plus pur style Toulousain!

Au bout d'une ou deux minutes assez folkloriques, où j'ai tenté en vain d'en placer une, ils se sont enfin calmés et j'ai pu énoncer clairement le nombre et le volume de mes bagages qui ne posaient en fin de compte aucun problème.

Arrivée à la gare, je me suis calée dans un premier temps dans la salle d'attente, puis lassée par le défilé incessant de CRS tournant comme des requins autour de cette salle (dont deux murs sur quatre sont des baies vitrées en plus), je suis partie au Quick.

J'ai pris des nuggets particulièrement médiocres, au point que la panure d'un morceau de poulet m'est restée dans les doigts alors que la viande s'était barrée...

Fuyant ce fast-food où même la junk-food trouvait moyen d'être déprimante, je suis partie me caler au soleil devant la gare.

Je n'étais pas installée depuis cinq minutes qu'un type en fauteuil, obèse et à l'hygiène douteuse a commencé à me faire du gringue (je dois avoir un fluide pour attirer les cas).

Il a fait tombé sa clope et m'a demandé de la lui remettre derrière l'oreille, j'ai bien pensé qu'il pouvait se la carrer où je pense mais je me suis bien gardée de le lui dire au cas où l'idée lui aurait plu!

Le personnage semblant peu enclin à me lâcher, même une fois sa cigarette calée derrière l'oreille, je suis partie chercher asile à un autre endroit ensoleillé.

Au bout d'un moment, Ju m'a téléphoné histoire de savoir si je survivais.

Après lui avoir conté mes dernières mésaventures, l'idée m'est venue de lui demander si une des voitures serait dispo pour m'emmener à la gare le jeudi matin où j'étais censée repartir.

Une conversation mouvementée avec son père plus tard, j'ai compris que rien n'étant sur, il était plus prudent que je change mon billet pour le mercredi soir.

Je me suis donc installée dans la file pour changer mon billet et j'ai attendu encore, encore et encore.

A un moment donné, mon regard s'est porté sur le panneau affichant la date, il indiquait mardi or je croyais être un lundi.

Cette perspective m'a légèrement paniquée car je devais impérativement être de retour à Marseille pour le jeudi après-midi que je croyais être dans 3 jours et non pas 2!

Je me suis donc retournée vers la personne derrière moi et lui ai demandé l'air affolée "Excusez-moi nous sommes lundi ou mardi aujourd'hui?".

La jeune femme interloquée m'a répondu que nous étions lundi, je lui ai donc expliqué que je m'étais méprise à cause du panneau censé indiquer la date du jour et c'est à ce moment là que j'ai constaté qu'il indiquait un jour de février alors que nous étions en mars!!!

Une fois mon billet échangé, je me suis à nouveau installée à l'extérieur, histoire de profiter du beau temps.

Il était 16h bien passé quand Jack m'a laissé un message en s'excusant du retard (Joe était sortie du boulot plus tard que prévu) et en me disant qu'il arrivait pour me récupérer.

Comme d'habitude je l'attendais à l'arrêt minute côté arrivée de la gare.

Par miracle j'ai reconnu de suite la voiture (je ne reconnais pas toujours les gens, alors imaginez leur véhicule...), Jack s'est à peine engagé dans l'arrêt minute qu'un chauffeur de taxi s'est jeté au milieu de la route en lui faisant signe de faire demi-tour.

Surmontant mon effarement, je me suis précipitée à la poursuite de la voiture en trimbalant tant bien que mal mes bagages.

Le taxi, ayant sans doute pitié de moi, s'est mis à hurler à l'adresse de Jack "Attendez votre passagère est là!".

Jack a ralenti, j'ai balancé les affaires dans la caisse, sauté sur le siège et nous sommes repartis alors que la portière était encore ouverte!

En fin de compte, après des décennies, le sens de circulation sur l'arrêt minute a changé, Jack et moi étant aussi tête en l'air l'un que l'autre, aucun de nous n'a percuté...

Finalement nous avons bien ri de cette mésaventure et Ju et Joe aussi lorsqu'on la leur a raconté.

Comme il était bien 17h, nous avons décidé avec Ju d'aller au ciné le soir et de faire un petit tour chez Ikea en attendant.

En réalité, nous avions tellement faim que tout Ikea a du être expédié en 20 minutes pour arriver au plus vite au coin repas et se bâfrer de leurs sandwichs délicieux!

Le soir nous avons eu la désagréable surprise de constater que le forfait nuit à 4 euros pour le parking n'existait plus et que par conséquent dorénavant il fallait payer plein pot ou tourner 50 ans pour trouver une place, vu nos finances ce serait donc la seconde option ô combien charmante!

Finalement nous avons pu nous garer et aller voir I love you Phillip Morris, film dont la sortie a été très discrète en France alors qu'à Londres il a bénéficié d'autant de promotion que Shutter Island.

Ce film est un véritable OVNI!

Je dirais qu'on peut le situer à la croisée d'une multitude de genres allant de la critique du vernis social façon American Beauty, en passant par le film d'escroc genre Attrape moi si tu peux, sans oublier l'aspect vie carcérale type Animal Factory et cela sans oublier la case comédie romantique!

Moi qui m'attendais à une pure comédie, je suis ressortie de là pas mal remuée et même un petit peu déprimée mais je ne regrette pas de l'avoir vu.

Il faut dire qu'on peut difficilement regretter d'avoir vu un film avec Ewan Mc Gregor, encore que dans celui ci je le trouve un peu sous exploité (un ou une critique cinématographique se pâmait devant son regard transi d'amour, j'ai beau adorer ce cher Ewan, pour le coup j'ai trouvé River Phoenix dans My own private Idaho beaucoup plus convaincant).

Bref, maintenant que vous êtes prévenus qu'il ne s'agit pas d'une simple comédie, vous devriez pouvoir le voir sans soucis ;-)

~~~~~

Le lendemain (à savoir le mardi) nous avons décidé d'aller pique-niquer à Pech David (un espace vert en haut d'une colline surplombant Toulouse, où nous avions coutume d'aller quand nous étions gamines).

Avant cela, nous devions passer au pressing, prendre des clopes pour Ju et acheter à bouffer au supermarché du coin (précisons que les parents de Ju ne vivent pas à Toulouse même, d'où la multitude de petits villages que nous avons eu le plaisir de traverser pour nos divers achats).

Dans un premier temps, arrêt pour les clopes.

Ju m'a alors expliqué qu'elle allait prendre un paquet de 10, vu qu'il ne lui restait pas beaucoup de sous.

Moi en non fumeuse n'ayant jamais fumé de sa vie, je me suis contentée d'acquiescer.

Cinq minutes après, elle revient à la voiture morte de rire en m'expliquant que la nana tenant le bureau de tabac l'a regardé bizarrement avant de lui dire que ça ne se faisait plus depuis les années 90!

Ju m'a dit qu'elle n'en avait jamais pris mais qu'elle avait du sortir ça d'un film, à moins que ce ne soit ses parents qui en achetaient à une époque (si ça peut te consoler ma Ju, il existe des paquets de 10 à Londres, même s'ils sont presque aussi chers qu'un paquet normal en France).

Finalement avec mon aide, elle s'est achetée un vrai paquet et nous sommes parties en direction du pressing.

Arrivées sur place nous avons constaté que le-dit pressing était en plein travaux de rénovations!

Pas découragées, nous pensions en trouver un autre au village suivant, en attendant nous nous sommes garées sur le parking du supermarché discount.

Il semblait que là aussi il y ait quelques travaux, en déconnant j'ai alors dis à Ju "Tu imagines que là aussi ce soit fermé!".

Nous sommes descendues, nous nous sommes avancées vers les portes ouvertes du magasin et c'est alors que nous avons vu une dame entre deux âges qui semblait hésiter à s'avancer plus avant dans le supermarché.

Curieuses, nous avons pénétré à notre tour dans le sas d'entrée, pour constater qu'il n'y avait pas l'ombre d'un client à l'horizon mais juste quelques employés occupés à courir d'un rayon à l'autre.

Supposant qu'il y avait là un inventaire ou des travaux quelconques, nous avons opéré un demi-tour vers la voiture en conseillant à la dame de faire de même.

Après avoir trouvé un supermarché ouvert et fait le plein de victuailles, nous avons repris la route en espérant tomber sur un pressing.

Les villages s'enchainaient mais point de pressing!

Ju avait déjà inventé une histoire abracadabrantesque, pour justifier le fait que la veste de sa colloc ne se trouve plus dans l'armoire et soit sale, sans qu'il soit question du fait qu'elle l'avait empruntée.

Bien évidemment sa coloc n'y a pas cru une seconde, c'est pourquoi Ju devait amener la veste en question chez le teinturier, nous nous sommes dit qu'elle ne voudrait jamais la croire si Ju lui expliquait que nous n'avions pas trouvé de pressing.

Le tenancier d'un petit bureau de tabac a fini par nous indiquer une supérette faisant relais pressing.

Après ce véritable jeu de piste, nous sommes enfin parties pour Pech David, la voiture a résisté à la côte et nous nous sommes garées sur le parking.

J'ai regardé tout autour et ça n'éveillait absolument aucun souvenir en moi!

Il y avait des poneys mais je ne me souvenais même pas qu'ils étaient à cet endroit là, en gros le néant...

J'ai alors demandé à Julie "Tu sais où c'est l'endroit avec tous les barbecues?".

Elle s'est retournée vers moi et j'ai lu dans son regard, avant même qu'elle ne me réponde, qu'elle n'en avait pas la moindre idée!

C'est à ce moment là qu'elle m'a dit "Oh tu sais, je suis pas revenue ici depuis qu'on a quitté Rangueil, ça va faire 11 ans!".

Nous sommes donc parties toutes les deux à l'aveuglette avec nos paniers à provision à la main (ça fait très petit chaperon rouge tout ça ^^).

Entre les trois tonnes de bouffe que j'avais jugé nécessaire d'emporter et les affaires de Ju (à qui il faut pour partir en pique-nique autant de confort qu'à Lord Brett Sinclair en camping), nous étions chargées comme pas possible!


Extrait d'un épisode d'Amicalement vôtre 
où l'on voit le camping selon Lord Brett Sinclair


Au bout d'une bonne vingtaine de minutes de marche, nous sommes arrivées devant LA piscine!

Oui LA piscine, celle où les instits nous menaient en bus comme on mène un cheptel à l'abattoir, celle où nous avons appris à associer l'odeur du chlore à l'angoisse à l'état pur, celle où le maitre nageur nous poussait quand une de nous ne voulait pas sauter, celle où il nous secouait comme un prunier pour nous faire lâcher la perche, celle où nous n'avons jamais appris à nager, celle qui aurait pu nous faire détester l'eau si ma mère n'avait pas rattrapé le coup elle-même en nous amenant nous baigner à Nakache (la Piscine où Ju et moi avons redécouvert le plaisir de jouer dans l'eau, jusqu'au jour où on a même réussi à y nager)!!!

Les années nous ayant fait grandir (au moins un petit peu), nous avons eu la joie de découvrir que cette piscine de malheur était en réalité toute petite!

En revanche, la vue d'un car garé devant, nous a laissé présumer qu'on y torture encore des enfants aux yeux de qui elle doit paraitre très grande!

Comme un gars venait de garer son scooter devant la fameuse piscine, nous lui avons demandé s'il voyait le coin où se trouvaient les barbecues.

Tout ce qu'il a trouvé à nous répondre c'est: "Je sais pas, en fait y en a partout. Si vous allez vers là (signe vers la droite) Pech David se finit dans 500m, si vous allez vers la bas (signe à l'opposé, donc vers la gauche si vous m'avez suivie) y reste 2km.".

Voyant que ce garçon était complétement à l'ouest (à moins que ce ne soit un nouveau maitre nageur sadique, ayant reconnu en nous d'anciennes traumatisées par la maison et souhaitant en rajouter une couche), nous avons décidé de rebrousser chemin jusqu'à la voiture.

Ju était en train d'expliquer au téléphone à sa mère morte de rire que nous nous étions perdues à Pech David, quand soudain, en regardant vers le lointain, j'ai eu la révélation!

Au dessus du centre équestre, j'ai aperçu la station d'eau et je me suis revue gamine me baladant sur l'espèce de balcon qui faisait le tour du bâtiment bizarre, ça m'éclatait, j'avais l'impression d'être sur les remparts d'une forteresse et j'ai su que de là bas je retrouverais le chemin des barbecues!

Ni une, ni deux, nous avons sauté dans la voiture (faut pas déconner après notre tour à la piscine fallait bien que notre côté feignasse reprenne le dessus)!

Une fois près de la station d'eau, j'ai vu l'autre parking (trop tard pour que Ju puisse tourner sinon ça n'aurait pas été rigolo) et après un demi-tour nous avons pu nous y garer.

De là tout s'est passé sans difficultés, nous avons retrouvé les barbecues (bien plus petits que dans mon souvenir eux aussi ^^) et l'air de jeux pour enfants (d'ailleurs même à 22 ans, je n'arrive toujours pas au sommet de la toile d'araignée ^^) où nous nous sommes installées pour bouffer et fainéanter (il n'y avait pas de gosses pour faire de bruit ce jour là, il faut dire qu'avec le vent nous étions bien les deux seules folles à avoir eu l'idée de se caler là).

~~~~~

Le lendemain (déjà mercredi, dernier jour de mon séjour) nous nous sommes levées assez tard.

Mon train partant aux environs de 18h, nous nous sommes contentées d'aller se goinfrer de sandwichs Ikea (cette fois nous n'avons même pas pris la peine de passer par le magasin) puis de faire un tour dans le nouveau centre commercial si gigantesque qu'on se croirait aux USA (je n'y ai jamais mis les pieds mais je me souviens très bien de Samantha dans Madame est servie  qui passait ses journées entre copines au centre commercial (ça si c'est pas de la référence ;-)) et à l'époque, vu la taille de ceux que nous avions en France, je ne comprenais pas)!

Nous avons quitté les boutiques sans aucun achat (exploit à souligner en particulier pour Ju mais aussi pour moi vu mes récentes pulsions acheteuses), juste à temps pour que j'attrape mon train!

Le retour s'est révélé sans intérêt particulier, je me suis trouvée à côté d'un voisin insipide (qui en a surement autant à mon service) et n'ai pu me recaler à une autre place pour dormir que vers la toute fin du trajet...

Voilà pour ce passage express à Toulouse!

2 commentaires:

  1. Je te rassure Do, on a tous un endroit que l'on a fréquenté petite mais que l'on n'a pas reconnu une fois l'enfance passé, comme quoi le regard d'un enfant et d'un adulte sont différents.
    Sinon je vois bien que les creuvards sont de partout mm à Toulouse (malheureusement pour toi!!!)à croire que tu les attires ;-)

    Sinon à quand le nouveau post???

    RépondreSupprimer
  2. Hé, c'est bien Toulouse mais... à quand Londres ??? Je veux les posts sur Londres, d'autant plus que maintenant t'as plus d'excuses, je sais que t'as récupéré toutes les photos que tu as soigneusement rangées !!

    I Want London !!!!!!!!!!!!!!!!!!

    RépondreSupprimer